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 Le Concile (de notre ami Paul)

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AuteurMessage
renaitre
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renaitre


Age : 83
Laval France

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MessageSujet: Le Concile (de notre ami Paul)   Le Concile (de notre ami Paul) Icon_minitimeVen 15 Fév 2013, 10:09

BENOIT XVI PARLE "DE LA JOIE DU CONCILE"

Cité du Vatican, 15 février 2013 (VIS).
Hier, dans le cadre de sa ren-contre avec les curés de Rome et le clergé
résidant dans le diocèse, Benoît XVI a longuement évoqué le Concile Vatican II,
confiant en particulier des souvenirs personnels d'expert. Voici de larges
extraits de son intervention improvisée:


Nous jeunes experts, "nous nous sommes rendus avec joie au Concile, et même avec enthousiasme car cela ouvrait une perspective incroyable. Nous espérions que tout serait rénové, une nouvelle
Pentecôte, une nouvelle ère de l'Eglise". Malgré ses apparences de santé,
"on sentait que l'Eglise n'avançait pas, qu'elle se repliait, qu'elle
semblait plus une chose du passé qu'un instrument d'avenir. On espérait donc
que le rapport au monde se renouvelle, qu'il change, que l'Eglise soit à
nouveau une force pour le monde contemporain et celui à venir. Depuis le débit
de l'époque moderne le rapport au monde de l'Eglise était ambigu, à commencer
par l'affaire Galilée. On espérait...trouver un nouveau lien entre l'Eglise et
le mieux des forces de la société, en vue d'offrir à l'humanité un progrès
authentique". On commença par faire connaissance les uns des autres, ce
qui n'était pas acquis d'avance. "Ce fut déjà une expérience de
l'universalité de l'Eglise et de ses réalités, d'une Eglise qui ne reçoit pas
seulement des instructions d'en haut, mais avance de toute manière sous la
conduite du Successeur de Pierre". Les questions avancées par les pères
conciliaires étaient la liturgie, la Parole, la Révélation et l'oecuménisme. "Rétrospectivement,
j'estime qu'il était très positif de commencer par la liturgie, avec le primat
de Dieu et de l'adoration". Le Concile a parlé de Dieu, et ce sujet fut
son premier soucis: "Ouvrir...le peuple des fidèles à l'adoration de Dieu
dans la célébration communautaire de l'Eucharistie". S'est alors posé la
question de l'intelligibilité de la liturgie: "Plutôt que de rester close
dans une langue oubliée et non parlée, elle devait activement vécue.
Malheureusement ce point a été victime de malentendus". Mais il y avait un
second point relatif à l’Eglise: "On voulait dire et comprendre que
l'Eglise n'est pas seulement une organisation, quelque chose de structurel,
juridique, institutionnel, mais d'abord un organisme, une réalité vitale, qui
entre dans mon âme, de sorte que moi-même, justement avec mon âme de croyant je
suis un élément constructif de l'Eglise en tant que telle... L'Eglise n'est pas
une structure; nous chrétiens, ensemble, sommes tous le Corps vivant de
l'Eglise. Et, naturellement cela signifie que nous, le vrai nous des croyants,
avec le moi du Christ constituons l'Eglise; chacun de nous, pas un nous, un
groupe qui se déclare Eglise”.


“La première idée était de compléter
l’ecclésiologie de façon théologique, mais en continuant aussi d'une façon
structurelle c'est-à-dire au côté de la succession de Pierre, de sa fonction unique,
mieux définir aussi la fonction des évêques, du corps épiscopal. Et pour cela,
il s'est trouvé le mot collégialité, très discuté, avec d’intenses débats, je
dirais, un peu exagérés aussi. Mais c'était le mot...pour exprimer que les
évêques ensemble sont la continuation des Douze, du Corps des Apôtres. Nous
avons dit: un seul évêque, celui de Rome, est le successeur d'un apôtre
déterminé, Pierre.... Ainsi, le corps des évêques, le Collège, est la
continuation du Corps des Douze, et il a ainsi sa nécessité, sa fonction, ses
droits et devoirs”.


“Une autre question du domaine
ecclésiologique a été de définir le concept de Peuple de Dieu qui implique la
continuité des testaments, la continuité de l'histoire de Dieu avec le monde,
avec les hommes, et qui implique aussi l’élément christologique. C’est
seulement à travers la christologie que nous nous convertissons en Peuple de
Dieu et ainsi les deux concepts se rejoignent. Et le Concile a décidé de créer
une construction trinitaire de l’ecclésiologie: Peuple de Dieu le Père, Corps
du Christ, Temple de l’Esprit Saint... Le lien entre le Peuple de Dieu et le
Corps du Christ est effectivement la communion avec le Christ dans l'union
eucharistique. Ainsi nous nous convertissons en Corps du Christ; c'est à dire que
la relation entre le Peuple de Dieu et le Corps du Christ crée une nouvelle
réalité: la communion... La question de la Révélation était encore
plus conflictuelle. Il s’agissait de la relation entre Ecriture et Tradition...
L'important consiste certainement en ce que les Ecritures sont la Parole de Dieu et que
l'Eglise est sous l'Ecriture, elle obéit à la Parole de Dieu, et elle n'est pas au-dessus de
l'Ecriture. Cependant, l'Ecriture n’est Ecriture que parce qu'il y a une Eglise
vivante, son sujet vivant; sans le sujet vivant de l'Eglise, l'Ecriture est
seulement un livre ouvert à différentes interprétations et ne donne pas de
clarté. Dans ce sens l'intervention du Pape Paul VI a été décisive.. de
proposer la formule ‘nos omnis certitudo de veritatibus fidei potest sumi ex
Sacra Scriptura’, c'est-à-dire la certitude de l'Eglise sur la foi ne naît pas
seulement d'un livre isolé, mais a besoin du sujet Eglise illuminé, qui apporte
le Saint-Esprit. C’est seulement ainsi que l'Ecriture parle et tient toute son autorité...
Et, enfin, l’œcuménisme. Je ne voudrais pas entrer maintenant dans ces
problèmes, mais il était évident que, surtout après les passions subies à
l'époque du nazisme, les chrétiens pouvaient trouver l'unité, ou au moins la
chercher; mais il était aussi clair que Dieu seul peut donner l'unité. Et nous
poursuivons encore sur ce chemin”.


“La deuxième partie du Concile a été
beaucoup plus large. Le sujet est apparu avec une grande urgence: monde
d'aujourd'hui, ère moderne, et Eglise, et avec les sujets de la responsabilité
de la construction de ce monde, de la société, la responsabilité pour l'avenir
de la planète et l'espérance eschatologique; la responsabilité éthique du
chrétien...et aussi la liberté religieuse, le progrès, et la relation avec les autres
religions. A ce moment, toutes les parties du Concile sont entré réellement en
discussion, non seulement les Etats-Unis pour qui la liberté religieuse
comptait beaucoup ... mais aussi l'Amérique latine est entrée en grande force,
connaissant la misère du peuple sur un continent catholique, et la
responsabilité de la foi pour la situation de ces hommes. Et ainsi, l'Afrique,
l'Asie, ont également perçu la nécessité d'un dialogue interreligieux... Le
grand document Gaudium et Spes a très bien analysé le problème entre
eschatologie chrétienne et progrès mondain, en incluant la responsabilité de la
société de demain et les responsabilités du chrétien face à l'éternité, et
c’est là aussi qu’a été renouvelé l'éthique chrétienne depuis ses origines...
Le fondement d'un dialogue, dans la différence, dans la diversité, dans la foi
en l'unicité du Christ qui est un, et il n'est pas possible pour un croyant de
penser que les religions sont des variations d’un même sujet. Non, il y a une
réalité du Dieu vivant qui a parlé et c’est un Dieu, un Dieu incarné, par
conséquent, une Parole de Dieu qui est réellement la Parole de Dieu. Mais il y a
aussi une expérience religieuse, avec une lumière humaine déterminée sur la
création et c'est pourquoi il est nécessaire et possible d'entrer dans un
dialogue, et ainsi de s’ouvrir aux autres et ouvrir tous à la paix de Dieu, de
tous ses enfants, et de toute sa famille".




"J'aimerais encore ajouter un
troisième point: Le Concile des médias. C'était presque un Concile par
lui-même, et le monde a perçu le Concile à travers eux. Le Concile des
journalistes, ne s’est pas réalisé, naturellement, à l'intérieur de la foi,
mais à l'intérieur des catégories des médias d’aujourd’hui, c'est-à-dire en
dehors de la foi, avec une herméneutique différente... Une herméneutique
politique. Pour les médias, le Concile était une lutte politique, une lutte de
pouvoir entre les différents courants dans l'Eglise... Le problème était
triple: le pouvoir du Pape, ensuite déplacé au pouvoir des évêques et au pouvoir
de tous, la souveraineté populaire... Et il en fut de même avec la liturgie: la
liturgie n'intéressait pas comme acte de foi, mais comme quelque chose où les
choses deviennent compréhensibles, un type d'activité de la communauté.... Ces
traductions, banalisations de l'idée du Concile, ont été virulentes dans la
pratique de l'application de la réforme liturgique; elles étaient nées d'une
vision du Concile en dehors de sa propre clé, celle de la foi... Nous savons
combien ce Concile des médias a été accessible à tous. Par conséquent, il a été
dominant, le plus efficient, et a créé tant de calamités, de problèmes et de
misères... Et le vrai Concile a eu des difficultés à se concrétiser et se
réaliser; le Concile virtuel était plus fort que le Concile réel. Mais la force
du Concile était présente et, peu à peu, il se réalise de plus en plus et
devient la vraie force, qui est, ensuite, la vraie réforme, le vrai
renouvellement de l'Eglise. Il me semble qu'après cinquante ans, nous voyons
comment ce Concile virtuel casse, perd et comment le vrai Concile apparaît,
avec toute sa force spirituelle”.
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