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Age : 83 Laval France
| Sujet: Voeux de notre Evêque Mar 12 Jan 2010, 02:37 | |
| Voeux de notre Evêque...
Je n'y étais pas ce dont Il se doutait afin que je ne pleure pas en ce lieu
Voilà je voudrais nous partager ses Voeux pour nous les diocésains de Laval France :
Voeux 2010 Bien chers amis, Répondant aux voeux du Chapitre cathédral qui viennent de m’être adressés par la voix de son doyen, le Père P;;;;;, c’est avec joie et aussi beaucoup de gratitude au coeur que je voudrais maintenant prendre pour quelques minutes la parole. Mon intervention ce matin aura une résonance plus ecclésiale que sociale dans la mesure où j’ai déjà eu l’occasion de m’exprimer publiquement sur la question de la crise économique et sociale à l’occasion du Message de Noël que la presse a bien voulu relayer le 24 décembre dernier. J’aimerais tout d’abord que cette cérémonie traditionnelle d’échanges des voeux que je visavec vous en ce lieu pour la deuxième année consécutive soit pour moi, votre évêque, l’occasion de vous remercier tout simplement : vous remercier pour ce que vous êtes, pour le témoignage de votre foi, pour ce que le Seigneur réalise de beau dans vos vies, pour ce souci que vous avez de transmettre, au nom de l’évangile, cette espérance et cette paix dont notre monde aujourd’hui a plus que jamais besoin. « Parmi toutes les nations, Seigneur, on connaîtra ton salut ». C’est ce que nous chantions avec le psalmiste dimanche dernier, jour del’Épiphanie. C’est par vous que s’accomplit cette annonce aujourd’hui : vous êtes les messagers que Dieu envoie. Vous êtes cette Église diocésaine dont la mission est de faire resplendir le beau visage de Jésus lui-même, ce visage lumineux que la liturgie du temps de Noël nous fait contempler en ces jours. « Elle est belle notre Église ! », criait à pleine voix une chrétienne dans la cathédrale de Nantes : c’était le 25 octobre dernier à l’occasion de l’installation du nouvel évêque, Mgr james. Oui, je l’atteste à mon tour : elle est belle, notre Église de Mayenne ! J’en découvre les richesses depuis un an, à la faveur des visitespastorales que j’ai entamées et qui me donnent avec bonheur de rencontrer des chrétiens convaincus et épanouis, des chrétiens engagés généreusement et de multiples manières dans la mission de l’Église locale. Mgr Billé parlait souvent et volontiers de la nécessité d’acquérir une « conscience diocésaine ». Je réalise à quel point cet appel a fait du chemin dans vos coeurs. Acquérir une conscience diocésaine, c’est promouvoir cet esprit de « corps », cet esprit de « famille » qui est propre à notre Église de par sa nature même, car l’Église, c’est la famille des baptisés, cette famille qui – dit la constitution Lumen Gentium – « tire son unité de l’unité du Père, du Fils et du Saint-Esprit », qui tire son unité d’un Dieu qui est lui-même famille parce que l’Amour est la texture même de son être. Que notre Église diocésaine soit toujours plus une famille où il fait bon vivre ensemble, où l’on s’accepte dans la diversité, où l’on cultive un esprit de vraie communion alimenté à la source de la prière et de l’Eucharistie, où le pauvre et le petit reçoivent une place de choix, où l’on a le souci de porter ensemble les fardeaux des plus faibles et des plus éprouvés : tel est le voeu que je forme pour cette année nouvelle qui commence. D’une conscience diocésaine, puis-je également souhaiter que nous progressions encore et toujours plus vers une conscience « missionnaire ». Conscience diocésaine et conscience missionnaire vont de pair. Plus on cultive en effet l’esprit de corps et plus on expérimente que ce corps est en croissance, qu’il n’a pas acquis encore sa pleine maturité, sa taille adulte, que son développement se poursuivra jusqu’à la consommation des siècles. En ce sens, nous ne pouvons pas, nous les baptisés, nous recroqueviller sur nous-mêmes dans un mouvement de repli et d’autosuffisance. L’Esprit que nous avons reçu au jour de notre baptême et de notre confirmation est une force de témoignage qui ne peut pas ne pas nous désinstaller de notre confort et de nos habitudes ; cet Esprit ne peut que nous pousser vers ceux qui sont loin pour autant bien sûr que nous le laissions déployer en nous toute son énergie d’amour. Je voudrais citer ici le Cardinal Emmanuel Suhard dont nous venons de célébrer le 60ème anniversaire de la mort. J’ai relu ces derniers jours ces trois lettres pastorales adressées à ses diocésains de 1947 à 1949. Dans sa Lettre de 1948 intitulée Le sens de Dieu, il stigmatisait non sans gravité les signes d’une société sans Dieu : « Dieu est absent, banni, expulsé du coeur même de la vie. La société s’est refermée sur cette exclusion, et c’est un vide dont elle meurt : un désert de Dieu ». Et il ajoutait : de cette absence, il nous faudrait avoir « une conscience aiguë jusqu’à en souffrir dans notre chair ». Avons-nous cette inquiétude au coeur, avons-nous cette hantise permanente qui faisait dire à saint Paul, qui le faisait même s’écrier : « Malheur à moi si je n’annonçais pas l’Évangile » ? Oui, notre monde actuel est plus que jamais un désert. « Dieu, disait Benoît XVI à son tour, semble avoir disparu de l’horizon des hommes ». Mais notre foi nous dit qu’il n’y a aucun désert, aussi aride fut-il, que Dieu ne soit en capacité de faire refleurir. La Parole de Dieu, précisément, est une source capable de faire refleurir ce désert. En lançant à l’occasion du premier dimanche de l’Avent le projet saint Luc, c’est bien évidemment cet objectif missionnaire que nous avions en vue. Nous croyons que les générations nouvelles sont en attente de la Révélation de l’amour manifesté en Jésus-Christ. D’où cette urgence de leur annoncer inlassablement l’Évangile. Mais il est trop clair en même temps que nous ne porterons l’Évangile à personne si la Bonne Nouvelle qu’il contient n’a pas préalablement rejoint – pour la transformer – notre existence personnelle. Permettez que je cite ici Adrienne von Speyr, une théologienne suisse dont j’aime à butiner les commentaires d’Écriture (elle nous en a laissé une soixantaine de volumes). Elle écrivait ceci qui devrait nous aider à mieux réaliser l’incidence concrète, l’impact de la Parole de Dieu dans nos vies : « Nous sommes chrétiens. Nous croyons. Nous nous acquittons des exigences minimales de l’Eglise. Mais nous le faisons peut-être à la manière dont un homme s’acquitte de son travail, de manière probe, loyale, où il n’y a rien à redire. Seulement il y a un espace vide – peut-être bien plus grand que celui qui est requis par les obligations religieuses – que nous nous réservons, dans lequel nous vivons pour nousmêmes, que nous avons arrangé à notre guise. Mais lorsque la Parole de Dieu aura pris place en nous, comment le hasard et les plaisirs périphériques pourront-ils encore l’occuper. La Parole de Dieu revendique aussi cette sphère. Elle veut vivre en nous comme la semence de Dieu a vécu en Marie : en croissant et en prenant possession de tout. Nous ne devrions pas nous désigner comme croyants et comme chrétiens si nous verrouillons certaines parties de notre âme à la Parole. Si nous faisons des réserves. Si nous ne mettons à la disposition de la Parole qu’une partie de nous –mêmes. Croire veut dire : être porteur de la Parole, ce qui veut dire se laisser porter entièrement et toujours plus par la Parole ». Et elle ajoutait un peu plus loin : « Il n’est exigé du croyant qu’une seule chose : qu’il mette sa vie à la disposition de lavie de la Parole en lui afin que celle-ci possède en lui la force qu’elle possède en elle-même ». La sainteté, c’est quand la Parole de Dieu prend vie dans l’existence d’un chrétien, quand elle devient la mesure de son agir, c’est quand Dieu rend vraie sa Parole en lui. Puissent ces deux années d’approfondissement de l’Évangile de Luc et des Actes nous faire expérimenter l’incroyable puissance de la Parole qui, en chacune de nos vies, est en mesure d’accomplir des miracles. C’est encore le voeu que j’aimerais formuler devant vous ce matin. Parler de conscience diocésaine ou de conscience missionnaire, n’est-ce pas en définitive parler de conscience baptismale « tout court » ? C’est par notre baptême en effet que nous formons l’Église du Christ, c’est par notre baptême que nous recevons aujourd’hui encore la force d’annoncer l’Évangile. À des degrés différents, notre baptême est une participation au sacerdoce de Jésus lui-même. L’année sacerdotale qui s’est ouverte en juin dernier s’offre à nous précisément comme une occasion magnifique d'approfondir les deux formes de sacerdoce qui coexistent dans l’Église dans une indissociable complémentarité : le sacerdoce commun des fidèles (ou sacerdoce baptismal) et le sacerdoce ministériel qui vient de l'ordination presbytérale. Ces deux formes de sacerdoce, loin de s’exclure, s’appellent l’une l’autre dans une dynamique de communion et de service. Déjà nous lisons dans la constitution Lumen Gentium : « Le sacerdoce commun des fidèles et le sacerdoce ministériel, bien qu’il y ait entre eux une différence essentielle et non seulement de degré, sont cependant ordonnés l’un à l’autre » (Lumen gentium 10). Jean-Paul II précisera dans son exhortation Pastores dabo vobis: « Le sacerdoce ministériel ne signifie pas en soi un degré plus élevé de sainteté par rapport au sacerdoce commun des fidèles; mais, par le sacerdoce ministériel, les prêtres ont reçu du Christ, par l'Esprit, un don spécifique, afin de pouvoir aider le peuple de Dieu à exercer fidèlement et pleinement le sacerdoce commun qui lui est confié ». Oui, les prêtres sont au service du sacerdoce des baptisés : telle est leur mission. Les dernières décennies ont vu le nombre de laïcs investis dans la pastorale s’accroître considérablement, et ce fait est des plus heureux. Mais il serait tragique qu’on en arrive à penser qu’un jour ces laïcs remplaceront les prêtres et qu’ainsi, le moment est déjà venu d’envisager concrètement l’avenir des paroisses sans prêtres. S’il est évident que le nombre de prêtres diminue chez nous – et cette diminution va s’accélérer dans les années qui viennent –, jamais les laïcs ne pourront remplacer les prêtres, car le ministère ordonné est un élément structurant de la vie de l’Église. Il nous importe ainsi plus que jamais de rendre visible le ministère des prêtres et de relayer au maximum auprès des jeunes l’appel à la vie sacerdotale. Leur dire, à ces jeunes, qu’il y a vraiment un grand bonheur de s’engager à la suite du Christ sur le chemin de la vie de prêtre diocésain. J’ai pensé que nous pourrions accueillir ce matin deux signes de la visibilité du ministère des prêtres en cette année sacerdotale : - le premier nous est donné à travers l’inauguration le 1er décembre dernier de la Maison Charles de Foucauld. C’est le Père Franck Viel qui va nous présenter cette institution nouvelle voulue par les évêques de la Province de Rennes pour accueillir des jeunes gens en discernement pour un projet de vie sacerdotale. L’objectif est de permettre à des jeunes hommes qui souhaitent être prêtre de vivre une véritable expérience spirituelle pour mieux connaître le Christ et l’aimer. 19 jeunes ont ainsi commencé en septembre cette année de fondation spirituelle au coeur de la Maison Mère des petites Soeurs des Pauvres en Ille-et-Vilaine. C’est donc un signe fort que les évêques ont posé tous ensemble pour rappeler que le Maître de la moisson continue aujourd’hui encore à appeler des ouvriers pour sa moisson et que jamais nous ne pourrons nous résoudre à voir s’accroître l’inexorable diminution des vocations au sacerdoce et à la vie consacrée. - le second signe nous est donné dans ce projet de vie fraternelle que deux frères prêtres ont commencé à mettre en place sur le doyenné du pays de Mayenne. Il s’agit du Père Jean-Luc Roblin et du Père Simon Baron du diocèse de Vannes. L’expérience qu’ils vivent s’inscrit dans l’esprit des récents travaux du Conseil presbytéral qui s’est tenu fin octobre et dont l’objectif était de poser les jalons d’une réflexion autour de pôles de vie sacerdotale dans notre diocèse. De quoi s’agit-il ? Il ne s’agit pas de faire des prêtres diocésains des religieux et des moines. Il s’agit de leur donner la chance et les moyens de vivre une vie de fraternité au service de la mission. Cette fraternité pourrait prendre forme autour du partage des repas, dela prière ensemble (l’oraison commune, certaines heures de l’office, des temps d’adoration),du partage de la Parole de Dieu en lien avec le ministère de chacun. S’ajouteraientl’approfondissement doctrinal et la préparation des homélies. Ainsi vécue, la prière deviendrait la source de l’évangélisation et le fondement de la fraternité. Les fidèles pourraient y être associés pour une plus grande fécondité apostolique. Je ne vous en dis pasplus pour l’heure, je vous invite simplement à porter ce projet dans votre prière pour qu’ilmûrisse et porte bientôt des fruits. A chacun ce matin, selon sa grâce et sa vocation propres, je vous souhaite d’être heureux dans cette Église de Mayenne qu’il nous est demandé se servir et d’aimer. Je vous redis mon estime et ma confiance. Je vous donne rendez-vous à Pontmain le jour de la Pentecôte pour que le peuple chrétien que nous formons puisse célébrer ce jour-là la fierté et la joie de sa conscience diocésaine et missionnaire. Que le Seigneur vous accorde la santé du corps et de l’âme. Belle année nouvelle à tous dans la joie et la paix de l’Esprit Saint !
† Thierry SCHERRER Evêque de Laval
Le 9 janvier 2010
Dernière édition par renaitre le Jeu 14 Jan 2010, 02:21, édité 3 fois | |
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mily Palme Or
Age : 73 Alsace
| Sujet: Re: Voeux de notre Evêque Mar 12 Jan 2010, 04:30 | |
| Emouvant Merci pour ce magnifique partage [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] | |
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