Paix à vous dans le Christ vraiment ressuscité,
Dieu vous bénisse cher "gdc.togo" pour le temps que vous prenez pour commenter l'Evangile. Vous dites souvent de bien belles choses.
Précisons quelques points :
1. Le nombre douze ne symbolise pas la souffrance sinon que faut-il penser des douze tribus d'Israël, du Dodécalogue (devenu plus tard le Décalogue) ou encore des douze fruits de l'Esprit-Saint ?
2. A plusieurs reprises le Christ Jésus intervient pour ressusciter des morts. De là nous pouvons croire qu'à Dieu, puisque Jésus est le Fils de Dieu, rien n'est impossible puisque, avant même d'avoir vaincu la mort sur sa sainte croix, il la repousse par des gestes, par sa parole. L'Evangile, à plusieurs endroits, enseigne que celui qui demande à Dieu avec foi, humilité et persévérance, est exaucé. Comment alors expliquer les si nombreux malades qui, dans le monde, prient des années et des années, et ne voient pas leur(s) maladie(s) disparaître ? pire, ils meurent à cause de leur(s) maladie(s) ! A cela il faut rappeler une vérité que certain(e)s jugent cruelle mais qui est réelle : Dieu seul juge ce qui est bon ou pas pour l'homme, quand bien même l'homme peut avoir de bonnes intentions.
a. Un malade prie pour être guéri ? Une fois guéri, il s'enfoncerait davantage dans le péché, réduisant sensiblement ses chances de salut. Voilà pourquoi Dieu ne le guérit pas.
b. Un malade prie pour être guéri ? Une fois guéri, il retourne à ses occupations et oublie de remercier le Seigneur. Pire, il pourra même être plus dur envers ses proches malades. Voilà pourquoi Dieu ne le guérit pas.
c. Un malade prie pour être guéri ? Une fois guéri, il continuerait de prier mais Dieu ne veut pas le guérir. Par sadisme ? par ignorance ? par injustice ? Pourquoi ? Parce que la maladie est un tremplin pour le malade pour plus de gloire au Ciel. Cela semble injuste voire sadique ? Si vous pouviez questionner les malades qui ont connu cela et qui sont maintenant au Ciel, tous vous répondraient que s'ils avaient pu être malades ainsi toute leur vie, ils auraient béni le Seigneur pour leurs souffrances afin d'être encore plus proches aujourd'hui du Trône de Dieu.
Oh comme ces mots sont durs à lire, surtout si nous-mêmes avons des souffrances parfois si terribles que nous irions jusqu'à préférer mourir tout de suite.
Le grand saint Dominique visita un jour une malade qui souffrait terriblement. Elle cachait son mal par ses vêtements mais ne manquait pas une seule occasion pour rendre grâces à Dieu. Saint Dominique admirait cette femme mais pensait qu'il n'était pas juste qu'elle souffrit autant vu sa sainteté. Il voulut prier pour elle mais elle refusa. Il insista afin qu'elle guérisse et puisse mener une vie "normale". Cette femme osa lui montra sa plaie, remplie de pustules où de nombreux vers grouillaient. Il était évident que cette femme souffrait mais elle ne s'en plaignait pas. Saint Dominique posa sa main sur la plaie et pria le Seigneur de la guérir. Instantanément, les vers se transformèrent en cristaux, en diamants qui se répandirent aux pieds de la malade. Le grand théologien comprit pourquoi cette humble femme rendait grâces à Dieu pour ses terribles douleurs : elles contribuaient à l'éloigner du péché, à la purifier, à lui préparer une place élevée dans le Royaume des cieux. Cette femme continuera de servir le Seigneur tandis que l'Esprit-Saint aura enseigné saint Dominique.
3. Comment toucher un vêtement peut-il guérir un malade ? A cela il faut dire que ce n'est pas le Christ Homme qui guérit mais le Christ Verbe de Dieu qui use de son vêtement pour guérir, non pas qu'il a besoin d'un support pour guérir mais confirmer la véracité de la foi du malade implorant humblement la guérison. Ainsi, lorsque nous baisons une icône représentant le Seigneur pour nous sauver, pour nous guérir, pour nous exaucer, Dieu n'a pas besoin de l'icône pour intervenir, mais s'Il intervient auprès du fidèle, celui-ci croira que Celui qu'il a baisé sur l'icône est bien le Fils de Dieu (représenté), Celui qui a créé toutes choses, visibles et invisibles. Cela contredit l'hérésie protestante qui dit que les catholiques adorent les icônes...
4. Comment Jésus peut-il dire que la jeune fille dort alors qu'elle est réellement morte ? Pourquoi ce mensonge ? Si la fille dort vraiment, pourquoi alors ne se réveille-t-elle point ? La fille était réellement morte et c'est pourquoi Jésus ordonne aux proches de se retirer parce que leurs larmes, leurs prières ne peuvent pas faire revenir un mort à la vie : il appartient à Dieu seul d'agir quant à la nature humaine qu'Il a créée. Si Jésus dit que la fille dort, c'est pour montrer qu'entre un mort et une personne dormant, l'attitude est quasiment similaire : les corps ne bougent pas. (Aujourd'hui nous savons que ce n'est pas vrai mais du tout de Jésus nul homme ne passait ses nuits à observer le comportement des corps endormis). Dans les évangiles, il faut rappeler que Jésus n'annonce pas rapidement qu'il est le Fils de Dieu, le Messie envoyé par Dieu le Père. C'est progressivement que cela se fera, soit par des miracles, soit par des gestes, soit par des paroles (enseignements). Ici, pas question pour lui d'annoncer déjà qu'il est (le Fils de) Dieu. La foi n'est un plat excellent servi en une seconde : il faut une participation active du fidèle. Or les "juifs" de l'époque n'étaient pas encore prêts à reconnaître Jésus comme le Fils de Dieu. Pour cela, il leur fallait un miracle et pas n'importe lequel : une résurrection. Cette capacité de ressusciter des morts n'a existé que chez très peu de prophètes de l'Ancien Testament. Mieux encore, ces prophètes durent prier longuement pour que la résurrection se fît. Ici, c'est la parole de Jésus qui va s'avérer être la Parole de Dieu - donc le Verbe de Dieu - qui va ressusciter et en un instant.
5. Pourquoi Jésus prit-il la main de la jeune fille ? N'aurait-il pas pu se contenter de toucher une épaule ou de poser la main sur le front ou encore sur le coeur ? Etait-ce nécessaire qu'il prit la main ? Cela était nécessaire et cela révéla, pour ceux dont l'esprit fut disposé par l'Esprit-Saint, la double nature du Christ Jésus. Par la main, Jésus montre qu'il oeuvre comme tout homme dont l'ouvrage vient de ses mains : Jésus possède la nature humaine (mais n'est pas une personne humaine !). Par la parole qui "réveille", qui ressuscite la jeune fille, il montre qu'il est (Fils de) Dieu. Dans le Christ, il y a union entre ces deux natures, une intimité étroite entre les deux volontés, une harmonie parfaite dans l'action, dans la grâce, dans la bonté, dans la miséricorde.
Bien fraternellement dans le Christ,
saint Augustin (ou SanAug ou Augustinius)